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Dans une interview au Journal du dimanche, parue ce 24 septembre, Bruno Le Maire a expliqué la philosophie générale du projet de loi de finances pour 2018 qui doit être présenté ce mercredi.
3 chiffres : le "5-3-1"
De manière générale, le ministre de l'Économie et des Finances explique que ce budget fixe un cap pour le quinquennat, qui tient en 3 chiffres :
- 5 points de PIB : le niveau de baisse de la dette publique sur la durée du quinquennat
- 3 points : le niveau de baisse de la dépense publique
- 1 point : la baisse des prélèvements obligatoires.
Bruno Le Maire rappelle en outre que le Gouvernement entamera en même temps et de front, la baisse des dépenses publiques, de la fiscalité des entreprises et de la fiscalité des particuliers.
Un budget qui ne favorise pas que les riches
Il rejette en outre en bloc, l'idée que ce budget favoriserait les plus riches en mettant en avant la suppression sur 3 ans de la taxe d'habitation et la généralisation du crédit d'impôt pour un emploi à domicile.
Extrait Interview Bruno Le Maire, JDD, 24 septembre 2017
Comment dissiper l'impression que votre politique favorise les plus riches ?
Supprimer la taxe d'habitation pour 80% des ménages alors que cet impôt est particulièrement injuste, est-ce une politique pour les riches ? Ouvrir le crédit d'impôt pour l'emploi à domicile aux ménages qui ne paient pas l'impôt sur le revenu, est-ce une politique pour les riches ? Et augmenter l'allocation pour les adultes handicapés et le minimum vieillesse ? Et donner un professeur pour 12 élèves aux enfants dans les CP les plus défavorisés ? Et revaloriser la prime d'activité ?
Bruno Le Maire assume en outre une stratégie de rupture visant "à créer des richesses avant de les distribuer". Le ministre évoque ainsi la mise en place du prélèvement forfaitaire unique de 30% sur les revenus du capital (dividendes, intérêts, plus-values sur titres). Il précise que tous les particuliers seront concernés et que cette mesure permettra de conserver en France les start-up pour qu'elles puissent trouver des financements sur le territoire.
La taxation des géants du secteur des nouvelles technologies avance
À la question de savoir si le Gouvernement avançait sur la question de la taxation des grands acteurs du Net comme Facebook et Google, Bruno Le Maire a répondu par l'affirmative. Il maintient l'idée évoquée par la France lors de la réunion informelle à Tallinn des 15 et 16 septembre (réunion des ministres de l'Économie et des Finances des pays membres de l'UE), de taxer ces sociétés sur leur chiffre d'affaires. Selon le ministre, 19 pays soutiennent désormais cette proposition. L'impulsion est donc réelle. Mais il faut rappeler que ce type de décision nécessite l'unanimité des États membres, et que l'Irlande, largement bénéficiaire de cette situation compte tenu de son taux d'IS très bas (12,5%) est opposée à cette idée.