Remboursements de la contribution de 3% sur les dividendes : 9 milliards € attendus

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Contribution additionnelle à l’IS de 3% sur les distributions

Remboursements de la contribution de 3% sur les dividendes : 9 milliards € attendus
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Cet article a été publié il y a 7 ans, il est donc possible qu'il ne soit plus à jour.

Bruno Le Maire a révélé ce vendredi sur BFM TV que le montant des demandes de remboursement de la contribution additionnelle à l'IS de 3% suite à la censure du Conseil constitutionnel pourrait atteindre 9 milliards €. L'introduction d'une mesure fiscale pour combler cette perte semble indispensable. Seules les grandes sociétés seraient visées.

La censure du Conseil constitutionnel

La contribution additionnelle à l'IS de 3% a dès son instauration par la loi de finances rectificative pour 2012, été jugée comme fragile d'un point de vue juridique. Cela s'est vite vérifié compte tenu du parcours en justice de cette taxe qui s'appliquait principalement aux dividendes perçus par les sociétés soumises à l'IS. C'est d'abord l'exonération dont bénéficiaient les dividendes perçus de sociétés membres d'un même groupe intégré fiscalement qui a fait l'objet d'une censure (décision du Conseil constitutionnel du 30 septembre 2016).

La taxe a ensuite fait l'objet de poursuites devant la CJUE au titre de la directive mères et filiales qui permet d'éviter la double imposition des dividendes. Le coup de grâce a été porté par la décision du Conseil constitutionnel n°2017-660 QPC du 6 octobre dernier suite au dépôt par le Conseil d'Etat d'une question prioritaire de constitutionnalité. Les Sages ont déclaré cette taxe contraire à la Constitution dans sa globalité.

9 milliards et un financement indispensable

Dans le cadre de la loi de programmation des finances publiques, les conséquences de la censure du Conseil constitutionnel ont été évaluées à 5,7 milliards € pour la période 2018 - 2021. La récente décision des Sages a été plus défavorable que prévu. La censure est totale. La globalité de la taxe déjà réglée par les entreprises pourra faire l'objet d'un remboursement. Selon le ministre de l'Économie et des Finances, le montant total des remboursements pourrait coûter jusqu'à 9 milliards, intérêts moratoires compris.

Ces demandes devraient également arriver plus tôt que prévu dans la mesure où aucune justification d'assiette ne sera à formuler par les redevables.

En conséquence, Bruno Le Maire a évoqué très clairement sur BFM TV, ce vendredi la nécessité de trouver un financement sous la forme d'une mesure fiscale complémentaire. Il évoque une taxe qui ne serait due que pas sociétés dont le chiffre d'affaires excède 1 milliard €.

Extrait interview Bruno Le Maire, BFM TV, vendredi 13 octobre 2017

Il faut réunir les parties concernées pour trouver des solutions qui répondent au problème des finances publiques tout en étant le moins dommageable possible pour le monde économique. [...] Nous voulons concentrer cet effort sur les 437 entreprises dont le chiffre d'affaires est supérieur à 1 milliard d'euros. Les PME et les TPE ne seraient pas concernées.

Selon ces informations, une méthode tendant vers une négociation serait privilégiée. L'article 13 du projet de loi de finances pour 2018 permet de mettre un terme à cette hémorragie puisqu'il prévoit la suppression de cette taxe.