Cet article a été publié il y a 4 ans, il est donc possible qu'il ne soit plus à jour.
Un nouveau défi
Les banques chinoises sont confrontées à une hausse des créances douteuses. L’affaire n’est pas nouvelle. En 2010 déjà les médias évoquaient l’hypothèse d’une augmentation de leurs créances douteuses dans les prochaines années.
Aujourd’hui, au-delà de l’explosion de ces créances, le régulateur bancaire chinois s'inquiète aussi de la domination du dollar.
Et il n’hésite pas à montrer du doigt les risques de crise financière globale. « Dans un système monétaire international dominé par le dollar américain, la politique d'assouplissement quantitatif sans précédent et illimité des Etats-Unis érode en fait la solvabilité du dollar et les fondements de la stabilité financière mondiale, (…) Le monde peut à nouveau être poussé au bord d'une crise financière mondiale. » dixit Guo Shuqing, président de la Commission de régulation bancaire chinoise
Des nouvelles contraintes
Les banques chinoises sont face à de multiples contraintes :
- Les sanctions américaines après la nouvelle loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin à Hong Kong
- Les grandes banques chinoises, constatent une baisse significative des profits de près de 28 %
- Un ralentissement de la croissance économique dues à la pandémie de coronavirus
- Les bilans des prêteurs locaux sont impactés.
Une banque en faillite
La banque commerciale Baoshang Bank à déposer le bilan, en ce mois d’août, avec l’aval de la banque centrale chinoise. Une première faillite d’une banque chinoise depuis deux décennies.
La faillite intervient un an après sa prise de contrôle par l’état.
Les crédits aux particuliers
Les plateformes de crédit entre particuliers affichent l'équivalent de 100 milliards d'euros d'impayés. Faisant suite à plusieurs scandales, la réglementation financière s’est durcie, avec pour conséquence une diminution du nombre de sociétés spécialisées dans le crédit de particulier à particulier.
Pour information, seules 29 sociétés spécialisées dans le crédit P2P (Peer-to-Peer), soit le transfert d'argent entre particuliers via des sites internet sont encore en activité.
Elles étaient 6.000, il y a 3 ans.
Depuis 2017, Pékin se met à s'attaquer au « shadow banking », littéralement « banque de l'ombre », ou encore système bancaire « parallèle » avec des entités ou des activités qui participent au financement, avec des crédits accordés par des acteurs non bancaires.
Un impact
Derrière ce marché qui échappait à toute surveillance, le gouvernement chinois hésitait à laisser les prêteurs faire faillite. La confiance dans le système bancaire était en jeu. Les créances douteuses se propageaient sans contrôle.
Des défaillances de crédits ont touché de nombreuses banques locales.
Avec le contrôle des financements hors bilan en 2018, Pékin a déjà renfloué quatre banques régionales.