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L'année 2020
Depuis le début de l’année, la collecte sur le livret A et le LDDS (Livret de Développement Durable et Solidaire) s’est montée à 35 milliards d’euros.
Pour définir ce phénomène, le terme "d’épargne Covid" est même utilisé.
Il faut dire que la période incite à épargner à plusieurs titres :
- Une épargne forcée liée aux mesures de confinement, la consommation est freinée par la fermeture de certains établissements, comme les restaurants, à titre d’exemple,
- Une épargne de précaution en période d’incertitude.
Les ménages sont inquiets pour leur avenir, et l’épargne reflète leur état d’esprit. Nous sommes dans la notion de placement refuge par excellence.
Ils mettent de côté et sécurisent leur argent sur leurs livrets d'épargne, avec ses atouts de liquidité et de sécurité. C’est mieux que le compte courant, qui lui est certes aussi liquide, mais qui ne rapporte rien, quand bien même, la rémunération du livret A peut paraitre faible.
Zoom sur le livret A
A fin novembre, sa collecte nette (soit le montant des dépôts moins les retraits) représente 27,2 milliards d'euros.
Au regard de l’année dernière, sur la même période, cela représente presque le double en termes de collecte.
Selon la CDC (Caisse des Dépôts et Consignations), le livret A et le LDDS cumulent à eux deux 35 milliards supplémentaires depuis le début de l'année. Ce qui donne un encours global de 446 milliards.
Des encours hors normes
A cela s’ajoute le montant des encours des dépôts à vue « dormant » sur les comptes courants, soit près de 50 milliards d'euros.
Des estimations de la Banque de France, tablent sur une épargne globale pouvant atteindre, le chiffre record de 130 milliards d'euros, à la fin de l’année 2020.
Cet argent mis de côté, n’est ni consommé ni injecté dans l'économie.
Pour Philippe Crevel, directeur général du Cercle de l'épargne : « Cette collecte abracadabrantesque marque la préférence absolue dans la liquidité et la sécurité »,
Qui épargne?
Selon le CAE (Conseil d'analyse économique) cette épargne est très inégalement répartie « 20 % des Français les plus aisés sont à l'origine de plus de 70 % de ce surplus d'épargne. » Iront-ils, par la suite réinjecter leur épargne dans « l'économie réelle » pour soutenir la croissance et la relance? Rien n'est moins sûr.
En attendant, force est de constater que les Français n’ont jamais autant épargné en termes de précaution, et en un temps record.