Dans une tribune publiée dans le quotidien Les Echos, Bruno Le Maire réaffirme que le Gouvernement n’augmentera pas les impôts.
Déficit imposant, mais pas de hausse d’impôt
4,9%, c’était l’objectif de déficit en 2023. Il dépassera significativement les 5% a déjà annoncé le ministre de l’Economie, des Finances et de la souveraineté industrielle et numérique. 10 milliards € d’économies ont déjà été annoncées en 2024 et 20 milliards € sont à trouver en 2025. L’objectif est de limiter le déficit à 3% en 2027.
Malgré ces objectifs ambitieux, dans le cadre d’une tribune publiée par le quotidien Les Echos ce mardi à 19h, Bruno Le Maire a réaffirmé la doctrine du Gouvernement depuis 2007 : « Nous n’augmenterons pas les impôts en France ». Ses arguments, listés dans cette tribune sont multiples :
- Les impôts sont déjà concentrés sur les plus riches : 10% des contribuables paient ¾ de l’impôt sur le revenu et le taux marginal des prélèvements atteint 60%.
- La politique économique actuelle (notamment la flat-tax à 30%sur les revenus du capital) donne des résultats (croissance positive en France en 2023 et 2024 contrairement à l’Allemagne).
- Laisser entendre une hausse des impôts conduirait à une hausse du taux d’épargne, déjà l’un des plus élevés (18%) dans les pays développés.
- Le vrai sujet selon le ministre n’est pas la hausse des impôts, mais celui du niveau et de l’efficacité des dépenses publiques : des dépenses élevées, mais un taux de satisfaction des services publics « qui touche le fond ».
Pour se défendre de favoriser les plus riches, le ministre évoque les actions suivantes du Gouvernement :
- La mise en place de la taxe sur les géants du numérique
- La mise en place de l’impôt minimum mondial au taux de 15% pour les multinationales
- L'objectif de mise en place d’un impôt minimum sur le revenu pour contrer l’optimisation fiscale des plus riches
- Le souhait de durcissement de la contribution sur la rente des énergéticiens, dont le rendement a été trop faible en 2023.
Les pistes
Pour rappel, lors de la dernière intervention de Gabriel Attal, ce dernier s’était montré moins catégorique que Bruno Le Maire, affirmant ne pas avoir de dogme sur le sujet. Il a néanmoins évoqué 2 lignes rouges :
- Ne pas augmenter les impôts des classes moyennes qui travaillent et qui ont travaillé toute leur vie
- Ne pas augmenter les impôts pour ce qui permet de financer le travail des Français.
Si toute hausse d’impôt visible est proscrite selon la doctrine du ministre de l’Economie et des Finances, en revanche, limiter certains avantages fiscaux peut être envisagé. Rappelons que le Gouvernement est déjà revenu dans le cadre de la loi de finances pour 2024 sur la suppression de la CVAE dès 2024 actée dans la loi de finances pour 2023. Elle sera finalement applicable en 2027. Ce n’est pas une hausse évidemment, mais une remise en cause défavorable d’une décision passée.
Dans le même ordre d’idée, des réductions d’avantages fiscaux pourraient être envisagées. Dans le cadre du plan à 10 milliards € d’économies présentés il y a quelques semaines, une baisse d’un milliard € du dispositf MaPrimRenov’ a déjà été décidée. Enfin, dans une étude publiée le 27 mars, la Cour des comptes a fortement critiqué le crédit d’impôt "service à la personne". Certaines activités « de confort » pourraient être exclues du champ d’application de cet avantage fiscal.