Cet article a été publié il y a 6 ans, il est donc possible qu'il ne soit plus à jour.
Le déficit foncier constaté une année est déductible de votre revenu global imposable (somme de vos différents revenus imposables) de la même année à hauteur de 10 700 €, sauf la part liée à la déduction de vos intérêts d'emprunt. Le surplus éventuel est reportable sur vos revenus fonciers imposables des 10 années suivantes. Mais attention, cette imputation implique de continuer à louer le bien déficitaire pendant au moins 3 ans.
L’imputation sur votre revenu global
Vous pouvez imputer votre déficit foncier sur vos autres revenus imposables uniquement si vous relevez du régime réel pour l'imposition de vos loyers, pas du régime micro-foncier.
L'imputation est autorisée à hauteur de 10 700 € par an. Ce plafond est porté à 15 300 € si tout ou partie de votre déficit foncier est lié à un logement loué dans le cadre du dispositif Périssol. La fraction de votre déficit qui dépasse la limite de 10 700 € (ou 15 300 €) peut être déduite de vos loyers imposables des 10 années suivantes.
Si votre revenu global imposable est insuffisant pour absorber votre déficit foncier de l’année, vous pouvez imputer l’excédent sur votre revenu global imposable des 6 années suivantes. Si votre revenu global imposable est inférieur à 10 700 € et votre déficit foncier supérieur à 10 700 €, la fraction de votre déficit égale à la différence entre 10 700 € et votre revenu global s’impute sur votre revenu global des 6 années suivantes, et celle dépassant 10 700 € sur vos loyers imposables des 10 années suivantes.
Bon à savoir : Lorsque vous relevez du régime micro-foncier pour l'imposition de vos loyers, vous ne pouvez pas constater de déficit foncier car vous êtes imposable sur 70 % de vos loyers perçus dans l'année (le fisc applique un abattement de 30 % pour charges). Mais si vous avez constaté des déficits fonciers les années antérieures (au cours desquelles vous releviez du régime réel d'imposition), vous pouvez imputer leur fraction reportable des 10 dernières années sur vos loyers soumis au micro-foncier. Le fisc déduit ces déficits en report après application de l'abattement de 30 % sur vos loyers.
Lire aussi : Le régime micro-foncier Fiche pratique
Dans le cadre de l'impôt sur le revenu, les loyers perçus sur les locations immobilières des propriétés appartenant aux membres d'un foyer fiscal sont imposables dans la catégorie des revenus fonciers. Lorsque ces revenus n'excèdent pas 15.000 € par an, les contribuables bénéficient du régime micro-foncier, prévu à l'article 32 du CGI. Sous ce régime simplifié, la base imposable est déterminée en appliquant un abattement de 30% sur les revenus fonciers bruts. Une option pour le régime réel normal reste néanmoins possible.
Lire aussi : Revenus fonciers : le régime réel d'imposition Fiche pratique
Dans le cadre de l'impôt sur le revenu, les loyers perçus sur les locations immobilières des propriétés appartenant aux membres d'un foyer fiscal sont imposables dans la catégorie des revenus fonciers. Lorsque ces revenus excèdent 15.000 € par an, les contribuables bénéficient du régime réel d'imposition prévu à l’article 31 du code général des impôts. Ce régime permet la déduction des frais de réparation et d'entretien du logement ainsi que les frais d’administration et de gestion correspondant.
Le déficit lié aux intérêts d’emprunt
La part de votre déficit foncier qui provient de la déduction des intérêts et frais d’emprunt payés dans l’année (emprunt souscrit pour acquérir vos biens loués ou pour y réaliser des travaux) n'est pas imputable sur vos autres revenus imposables, mais uniquement sur vos loyers imposables des 10 années suivantes.
En pratique, cela implique que vos intérêts d'emprunt payés dans l'année soient supérieurs à vos loyers. En revanche, si vos loyers couvrent en totalité vos intérêts d’emprunt, l'administration fiscale considère que votre déficit foncier résulte entièrement de vos autres charges déductibles. Il est alors imputable sur votre revenu global imposable dans la limite de 10 700 € (ou de 15 300 €).
La poursuite de la location
L’imputation d’un déficit foncier sur vos autres revenus imposables vous oblige à poursuivre la location du bien déficitaire pendant au moins 3 ans (jusqu’au 31 décembre de la troisième année qui suit l’imputation du déficit). Ainsi, si vous imputez un déficit foncier sur vos revenus imposables de 2018, sa déduction vous sera définitivement acquise uniquement si le bien qui l'a produit est loué jusqu’au 31 décembre 2021.
Pendant les 3 années de poursuite de la location, vous ne pouvez pas utiliser le bien pour votre usage personnel, même temporairement, ni le prêter à un tiers ou le louer meublée. Vous ne pouvez pas non plus le vendre ou le céder gratuitement. Si votre locataire quitte le bien déficitaire avant le terme de ces 3 ans, vous devez le relouer dans les meilleurs délais.
Si vous cessez de louer ou si vous cédez le bien avant l’expiration du délai de 3 ans, les déficits fonciers déduits de vos autres revenus seront remis en cause. Votre revenu global imposable et vos revenus fonciers des 3 années qui ont précédé celle de la cessation de la location seront recalculés. En clair, vous serez replacé dans la situation qui aurait été la vôtre si votre déficit foncier n’avait pas été déduit de votre revenu global imposable.
Cette remise en cause peut intervenir jusqu’au 31 décembre de la troisième année suivant celle de la cessation de la location, même si les années concernées sont prescrites à cette date. Cependant, aucune remise en cause n'est effectuée lorsque la cessation prématurée de la location est liée à l'invalidité, la perte d'emploi ou le décès du bailleur ou de son conjoint, ou est liée à une expropriation pour cause d’utilité publique.
Les déficits fonciers dont l’imputation sur le revenu global est ainsi remise en cause peuvent toutefois être déduits de vos autres loyers imposables, si vous en avez, perçus pendant les 10 années suivant celle de leur constatation. Cette imputation est possible même après la cessation de la location des biens ayant généré les déficits.