Salariés : avez-vous intérêt à opter pour les frais réels ?

Fiche pratique
Fiscalité Impôt sur le revenu - IRPP Nouveauté

Les salariés qui ont des frais professionnels importants peuvent renoncer à la déduction forfaitaire de 10 % sur leurs salaires imposables, et opter pour la prise en compte de leurs frais réels.

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Les frais professionnels sont les frais inhérents à votre emploi, c'est-à-dire ceux qui sont occasionnés directement par l'exercice de votre profession salariée : frais de déplacements, de repas, de matériels, de locaux, etc.

La déduction forfaitaire de 10 %

En principe, les frais d'emploi salarié sont pris en compte de manière forfaitaire par les services fiscaux. Ils appliquent une déduction de 10 % sur vos salaires imposables déclarés.

Cette déduction est comprise entre un minimum et un maximum revalorisés chaque année, applicables distinctement à chaque membre du foyer qui perçoit des salaires. Ce minimum et ce maximum sont fixés à 430 € et 12 305 € pour l'imposition des revenus de 2017 (à déclarer en 2018). Autrement dit, si vos salaires imposables de 2017 sont inférieurs 4 300 €, vous aurez droit à la déduction minimale de 430 €, et s'ils dépassent 123 050 €, à la déduction maximale de 12 305 €. 

A noter : La déduction minimale de 10 % ne peut toutefois pas être supérieure aux salaires imposables. Elle est portée à 947 € si vous êtes chômeur de longue durée. Sont concernées les personnes inscrites sur la liste des demandeurs d'emploi durant au moins douze mois consécutifs. Ce minimum majoré s'applique à tous les revenus imposés dans la catégorie des salaires perçus au cours de l'année : allocations de chômage, indemnités journalières de maladie, salaires proprement dits.

L'option pour les frais réels

Vous pouvez renoncer à la déduction forfaitaire de 10 % et préférer déduire vos frais professionnels pour leur montant réel. Cette option est intéressante chaque fois que le montant de vos frais réels est supérieur à celui résultant de l'application des 10 %.

L'option est personnelle (elle ne concerne pas les autres salariés du foyer), globale (elle s’applique à tous vos salaires, même si vous avez plusieurs emplois) et annuelle (elle résulte de l’inscription des frais à déduire dans votre déclaration de revenus, accompagnée d'une liste des frais déduits).

Attention : L'option n'est possible que si vous pouvez prouver la réalité des frais dont vous demandez la déduction, leur caractère professionnel et leur paiement au cours de l'année d'imposition. Vous n’avez pas à joindre vos justificatifs (factures, quittances, attestations, etc.) à votre déclaration de revenus, mais vous devez les conserver 3 ans, délai pendant lequel les services fiscaux peuvent vous les réclamer. Ces derniers apprécient avec souplesse les justificatifs produits, et admettent même la déduction de certains frais non justifiables qui sont en rapport avec l'emploi occupé. Toutefois, si vous n'avez aucun justificatif probant, le fisc appliquera la déduction forfaitaire de 10 % et refusera la déduction de vos frais déclarés.

Les frais professionnels déductibles

Déplacements, repas, double résidence, formation, matériels et locaux professionnels... Tous les frais inhérents à votre emploi sont déductibles. En principe, ils doivent être retenus pour leur montant réel. Par exception, le fisc vous autorise à en valoriser certains de manière forfaitaire. Il en va ainsi notamment des frais professionnels de déplacement en véhicule, qui peuvent être évalués au moyen du barème kilométrique publié chaque année. Vos frais de repas pris à l'extérieur peuvent aussi être évalués forfaitairement si vous n'avez pas conservé vos justificatifs (à 4,75 € par repas pour l'imposition des revenus de 2017).

Les frais de trajets domicile-lieu de travail effectués en voiture ou deux-roues sont déductibles à hauteur d'un aller-retour par jour, et dans la limite de 40 kilomètres entre le domicile et le travail (soit 80 kms aller-retour). Le fisc vous autorise toutefois à déduire les frais liés à un second aller-retour quotidien ou ceux liés à une distance supérieure à 40 kilomètres lorsque vous justifiez de contraintes particulières, familiales, professionnelles ou sociales.

Si vous devez utiliser des locaux distincts de ceux mis à votre disposition pour exercer votre emploi, vous pouvez également tenir compte des dépenses que vous devez supporter : loyers et charges, dépenses d’entretien, de réparation, d’amélioration, d’électricité et de chauffage, charges de copropriété, primes d’assurance et impôts locaux, intérêts d'emprunt... Si vous travaillez chez vous, le fisc vous permet de tenir compte des frais correspondant à une pièce s'il en compte au moins deux, et à la moitié de sa surface si c'est un studio. Vous pouvez aller au-delà, et tenir compte d'une surface supplémentaire, si les conditions de votre emploi le jusitifient. Attention, si vous êtes propriétaire du local utilisé à titre professionnel, son prix d'achat n'est pas déductible de vos salaires et vous ne pouvez pas non plus déduire le loyer fictif que vous paieriez si vous louiez le local. 

Bon à savoir : Opter pour la déduction des frais réels vous oblige à réintégrer dans votre rémunération imposable les indemnités et allocations pour frais d'emploi reçues de votre employeur. Le fisc vous autorise toutefois à ne pas réintégrer les sommes destinées à couvrir des frais professionnels dont vous ne demandez pas la déduction.